Deux approches/visions complétement différente qu'en pensez vous?
LA "DOCTRINE" DU MONOMORPHISME (*1) BACTÉRIEN. PASTEUR, KOCH A la fin du 19ème siècle, les bactériologistes Louis Pasteur (1822-1895) et Robert Koch (1843-1910) se rendent célèbres pour leurs travaux en microbiologie, et jettent les bases de la doctrine du monomorphisme. Cette doctrine énonce que les bactéries apparaissent sous une forme constante et définie, et ne peuvent pas en changer.
Koch découvrit que certains bacilles étaient responsables, chez l'animal, de la tuberculose et du choléra (bacille de Koch), et il fut dès lors généralement admis qu'un type spécifique de bacille était capable de déclencher une maladie précise.
Peu de temps plus tard, de nombreux agents bactériens furent découverts, responsables chacun d'une maladie donnée. Ces travaux révélèrent la diversité et l'importance du monde bactérien.
A la même époque le botaniste et naturaliste allemand Julius Cohn (1828-1898) contribua à implanter l'idée du monomorphisme en classifiant les bactéries en groupes et espèces en fonction de leur morphologie (structure et forme) et de leurs caractéristiques biochimiques, comme on le fait en botanique pour les plantes.
Ces personnalités dominant le monde scientifique de leur époque, ont fortement influencé les recherches postérieures en bactériologie. Leur point de vue s'imposa dès lors comme un dogme, énonçant que toute colonie d'une espèce bactérienne ne peut prendre qu'un seul aspect. CONSÉQUENCES DE LA DOCTRINE DU MONOMORPHISME :
1 - Des résultats spectaculaires immédiats : C'est à partir des conclusions pastoriennes que les bases de la chimiothérapie anti-bactérienne et de la thérapeutique moderne en général ont été jetées.
D'une part le dogme de la stérilité du milieu intérieur faisait de chaque bactérie un ennemi potentiel de l'organisme, responsable d'une maladie. D'autre part, le dogme de la fixité des espèces bactériennes ouvrait la porte à la possibilité de mettre au point un moyen de lutte spécifique et approprié pour chaque espèce.
Depuis Pasteur, le microbe est devenu l'adversaire dont il faut se débarrasser à tout prix.
Les espèces bactériennes sont donc sélectionnées cultivées et étudiées en milieu artificiel. Elles sont soumises à des agents thérapeutiques, pour observer leur comportement en présence de ces produits. Des conclusions sont tirées de ces études, et ces agents thérapeutiques sont utilisés chez l'homme pour se débarrasser de ces mêmes types de bactéries.
Les produits issus de ces recherches portent le nom d'antibiotique (anti-vie), et il est incontestable qu'ils ont sauvé des millions de vies menacées par des infections aiguës. 2 - Effets catastrophiques à long terme : Mais, l'utilisation intensive et systématique de ces drogues antimicrobiennes pour le traitement des infections chroniques à provoquer de profonds déséquilibres dans l'écosystème microbien de nos organismes, des phénomènes de résistance aux antibiotiques, le développement d'infections fongiques chroniques tels que les candidoses, des perturbations de notre système immunitaire, et à induit des maladies dégénératives.
Si les antibiotiques sont encore à leur place dans le traitement d'infections aiguës mettant la vie du malade en danger immédiat, ils sont maintenant totalement déplacés dans un emploi systématique quotidien pour des infections minimes.
Leurs effets secondaires constituent un réel problème dans le monde médical. De plus cette prescription réflexe systématique éloigne la médecine de sa véritable éthique qui est la prévention.
En supprimant le symptôme, ils ne résolvent pas le problème, qui est toujours un problème de fond.
Malgré tout, nombreux sont les médecins qui prescrivent des drogues anti-infectieuses puissantes pour des infections chroniques, alors qu'ils pourraient tout à fait apprendre à s'en passer.
L'apparition de plus en plus fréquente d'effets secondaires lors de ces traitements en étant la complication la plus immédiate qui oblige habituellement à l'arrêt de ces drogues.
Le dogme du monomorphisme, associé aux intérêts économiques et à bien d'autres facteurs a peu à peu orienté notre médecine vers la recherche de solutions thérapeutiques standards, efficaces pour une maladie, et qui donnerait des résultats positifs pour chaque cas. Cette position intellectuelle, qui tend à ne considérer que la maladie et ses symptômes, n'a pas donné les résultats attendus.
Le centre du problème ayant semble- t-il été sous-évalué voire négligé : l'homme dans sa nature unique et les manifestations multiples d'une même maladie.
PLÉOMORPHISME (*2) BACTÉRIEN
Les travaux de Béchamp Trente ans avant l'instauration de l'idée du monomorphisme, le microbiologiste Antoine Béchamp (1816-1908) docteur ès-Sciences, docteur en médecine, en chimie, et en pharmacie, découvrait, à la suite de travaux expérimentaux et d'observations minutieuses, que toute cellule animale ou végétale est constituée de petites particules capables, sous certaines conditions, d'évoluer pour former des bactéries qui continuent à vivre après la mort de la cellule dont elles proviennent.
Béchamp appela ces petits éléments autonomes, des "mycrozimas".
Béchamp et Pasteur qui étaient contemporains, s'opposèrent farouchement pour défendre leurs théories bactériennes devant les milieux scientifiques de l'époque.
Pasteur défendait la théorie selon laquelle toute maladie infectieuse était causée par des micro-organismes invariables dans leur forme et provenant TOUJOURS de l'extérieur de l'organisme, le milieu intérieur de tous les organismes vivants étant stérile.
Béchamp voyait à la maladie une origine interne, et affirmait que toute matière organique est sujette à des modifications naturelles dus à des processus normaux de fermentation. Ces processus provoquent, dans des conditions pathologiques, le développement des mycrozomas et aboutissent à la formation de bactéries ayant des propriétés de putréfaction et de fermentation.
Pasteur, qui était chimiste, n'avait pas compris l'importance capitale du milieu et de la bonne santé d'un organisme comme élément essentiel de résistance à la maladie.
Indifférent à l'ambition personnelle, Antoine Béchamp était modeste et confiant, sincère et enthousiaste, pénétré de l'idée du devoir, de la recherche et de la vérité et de la nécessité de la dire. Il négligera toujours toute publicité, et ne fera aucun effort pour rechercher des relations influentes.
Pasteur lui, était un homme médiatique, arriviste et sans scrupule, génie de la publicité et des relations publiques.
En 1900, Béchamp s'était un jour indigné en ces termes : "Je suis le précurseur de Pasteur comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur heureux et insolent qui le nargue et le calomnie"...
Pourtant, sur son lit de mort, Pasteur aurait reconnu la pertinence des travaux de son rival en énonçant cette phrase célèbre : "Béchamp avait raison, le microbe n'est rien, le terrain est tout".
Dans son livre "Béchamp ou Pasteur ?" E. Douglas Hume décrit et objective admirablement cette lutte.
Malgré l'importance des travaux de Béchamp, la grande majorité des microbiologistes du début du 20ème siècle furent influencés par les travaux de Pasteur, et la doctrine du monomorphisme microbien est celle qui domine encore actuellement la pensée scientifique de la bactériologie moderne.
"Sortir la santé du marché" "Malgré les dépenses exponentielles du marché de la santé, engagées depuis l'invention de la médecine chimique, à partir des années cinquante, notre santé se dégrade de façon très inquiétante. En 10 ans :
- les maladies endocrines ont progressé 954 %,
- les maladies cardio-vasculaires de 356%,
- les maladies mentales de 214% ( ... quel serait ce chiffre si on n'y incluait tout consommateur d'anxiolytiques... ?)
- les cancers de 352%.
(*1) :le monomorphisme est l'uniformité dans la morphologie ou le comportement des cellules, des microbes, des membres de l’espèce, etc.
(*2) Le pléomorphisme est la capacité que possède un organisme ou des cellules d'un organisme de revêtir des formes différentes dans certaines conditions ou sous des influences déterminées.
Auteur: Dr Philippe-Gaston BESSON
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